Comme Volkswagen, Renault a exploré la piste du fourgon aménagé dès les années 70, en confiant la réalisation de son Estafette à la Sabem (société anonyme Bois et Matériaux), une entreprise bretonne qui produisait des caravanes sous la marque Star.
Sur la base de l’Estafette, mais aussi l’Alouette, plusieurs aménagements étaient proposés, dont ce véhicule à vivre, le Studio-Car. Le nom commercial Star sera conservé et transformé en Autostar, après la reprise de la SABEM en 1986 par des salariés réunis en coopérative.
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Aperçu lors de la dernière édition du Camper Van Week-End (fin avril), ce modèle Studio-Car – fruit d’une collaboration entre la Sabem (ancêtre d’Autostar) et la Régie Renault – réveilla les souvenirs heureux de vacances en famille. Autour du véhicule, les anecdotes s’enchainent et les yeux s’embrument parfois devant l’émotion que soulèvent ces retrouvailles inattendues. Le soleil ravive les couleurs d’une banquette fleurie.
Un modèle à vendre
Le Studio-Car, nous l’avons retenu quelques instants avant qu’il ne change de main et ne parte vers de nouveaux horizons – le modèle est à vendre près de 30000€. Produit en petite série, ce modèle Studio-Car de 1976 est un véritable rescapé, sans doute l’un des derniers modèles aussi bien préservés – le mobilier est impeccable.
Son propriétaire actuel – une entreprise de restauration de voitures anciennes, basée dans la région d’Angers -, souhaite s’en séparer, après un grand nettoyage et une remise en état de la mécanique et du double circuit de freins. Une précaution nécessaire sur un véhicule qui n’a pas roulé depuis des années, protégé de la poussière et des intempéries sous une bâche plastique, à l’abri d’un hangar.
Sur le réchaud et le mobilier, la signature Star ne laisse aucun doute sur les origines de ce modèle, développé sur une Estafette allongée et rehaussée d’un toit polyester. La silhouette générale n’est pas sans rappeler les fameux chariots bâchés (covered-wagon), avec lesquels les fermiers sont partis à la conquête de l’Ouest des Etats-Unis.
À l’arrière, selon les circonstances, vous pouviez choisir une ouverture complète ou partielle en jouant avec les trois battants (hayon + un double portillon). La faible hauteur du seuil, très largement favorisé par l’architecture du châssis (traction avant), facilite de surcroit l’accès au véhicule. Très largement inspiré par le succès du Citroën Type H, l’Estafette fut le premier modèle à traction lancé par Renault.

Un modèle historique produit en petite série
Produit en 1976, à la jonction de deux époques, celle de la caravane et du camping-car, le Studio-Car entend bien convaincre les caravaniers des avantages qu’ils auraient à conduire un véhicule court (4,48 m) et ultra-maniable. Dès 1978, le camping-car prend véritablement son essor en France sous l’impulsion de Pilote, mais aussi de la Sabem qui produit une capucine… sur l’Estafette.
Le mobilier du Studio-Car se compose d’une banquette convertible en couchage pour deux adultes, après extension d’un sommier peigne. Elle est prolongée, en progressant vers l’avant, d’une commode à trois tiroirs (uniquement sur la version longue de l’Estafette) et d’une penderie. Sur la porte de cette dernière, une extension dépliable isole la cabine. Grâce à la rehausse, la grande hauteur sous plafond autorisait l’installation d’un ou deux couchages supplémentaires, sous la forme de hamacs maintenus par des barres transversales dans la largeur.
Sur le côté opposé à la banquette, le meuble cuisine comprend, en façade, une table escamotable, et des éléments de cuisine – réchaud et évier – protégés par d’épais abattants formant une console lorsqu’ils sont refermés. En cuisine, le réseau d’eau est activé par une pompe à pied. Simple, efficace et durable.


