Alors que tout semblait les opposer, le géant de l’outdoor et le fabricant français de tente de toit ont trouvé un terrain d’entente. Retour sur ce partenariat peu banal avec Patrice Brochier, le fondateur de NaïtUp. Un article de Flora Caramelli.

Revenons sur la genèse du projet : pourquoi Decathlon s’est-il tourné vers NaïtUp et comment as-tu accueilli cette proposition ?
Cela remonte à la période post-Covid, vers 2020-2021. Quechua souhaitait produire une tente de toit pour répondre à une demande de leur communauté. Le nom de NaïtUp revenait souvent. Leurs clients voulaient savoir quand Quechua allait produire une tente similaire, mais à un prix plus accessible.
S’intéresser à ce type d’équipements était pour Quechua une décision stratégique. Ils ont donc fait un workshop auquel étaient invités des constructeurs de voitures, des fabricants d’équipement nomades et NaïtUp pour les tentes de toit. C’est ainsi que nous avons fait connaissance. De surcroit, Quechua avait envie de travailler avec un fabricant français.
De notre côté, nous ne comprenions pas trop au début ce que nous pouvions leur apporter, à part notre savoir-faire. Mais nous avons vraiment accroché avec l’équipe Quechua. Nous avons compris que nos valeurs étaient très proches. Nous souhaitions tous les deux aboutir à un produit durable avec le moins d’impact possible. Et pourquoi pas à une fabrication française plutôt qu’en Asie.
C’est donc la rencontre de deux entreprises françaises. Nous avons mis en commun nos équipes R&D pour concevoir une tente innovante qui appartienne vraiment aux deux parties. Après avoir avancé, nous avons compris que nous avions envie d’aller dans la même direction. Nous avons donc décidé de ne pas nous faire concurrence et de faire cette tente ensemble.

Vous avez rencontré certaines difficultés de dernière minute (infiltrations d’eau, copeaux de plastique). Comment les avez-vous surmontées ?
Avec ténacité ! Nous avons traversé des moments de désespoir, mais avons essayé encore et encore, jusqu’à trouver une solution.
Pour les copeaux de plastique, nous avons dû revoir en profondeur la manière dont s’ouvrait la tente afin d’éviter les frottements. Et pour les infiltrations d’eau, il a fallu modifier une pièce. Nous n’avions pas remarqué ces défauts lors des premiers tests, mais une utilisation prolongée de la tente les a révélés.
Ces défis sont apparus peu avant la phase d’industrialisation. Cela a donc retardé le lancement d’un an, mais nous avons persisté !
As-tu eu des premiers retours sur cette tente ? Comment vois-tu l’évolution du marché de la tente de toit ?
Decathlon a fait un lancement commercial en mars. Je pense que les premiers utilisateurs vont commencer à la tester en avril. Suspense, donc !
Pour ce qui est de l’évolution du marché de la tente de toit, je vois deux tendances. Une première qui correspond à l’engouement pour la vanlife. Les gens ont envie de liberté et besoin de s’évader.
Mais de l’autre, la conjoncture économique maussade pousse à l’attentisme. On sent quand même beaucoup d’intérêt pour la tente de toit. Nous recevons beaucoup de demandes de renseignements.
La tente de toit NaïtUp x Decathlon est disponible sur le site de Decathlon !

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