On prête beaucoup de qualités au VW California ? Trop, sans doute. Aussi séduisant soit-il, le petit van aménagé de Volkswagen n’est pas exempt de toutes critiques.
A piori, il est difficile de résister au VW California, considéré comme la référence absolue des vans et des monospaces de loisirs, malgré une facture pour le moins dissuasive : à partir de 56.820€ pour la finition Coast, qui représente l’essentiel des ventes en France. Et la note va encore grimper de 1,5% au 1er janvier 2018.
La valeur de revente élevée du California sert souvent d’adjuvant pour faire passer la pilule du prix d’achat… Pour autant, l’investissement n’est-il pas trop élevé, à l’heure où la concurrence fourbit ses armes ? En bref, la réputation du California n’est-elle pas trop exagérée ? Quelles sont ses marges de progression et quelles sont sont aujourd’hui les véritables alternatives au VW California ? Radiographie du phénomène California.
Aujourd’hui, le California se conjugue au pluriel, tant les déclinaisons sont nombreuses. Au-delà des quatre principales variantes (Beach, Edition30, Coast, Ocean), presque exclusivement en 4 places CG de série, il faudrait ajouter les multiples configurations liées au choix de la motorisation essence ou diesel et de la transmission (4 Motion).
Au total, à la seule lecture du tarif VW, c’est-à-dire sans les options et les finitions, on compte déjà quarante versions… Bref, la famille du California est très étendue et toutes les ramifications partent d’un tronc commun, le VW T6 disponible, pour l’instant, dans une seule et unique longueur (5,06m) et un empattement de 3 m.
La hauteur de 1,99 m à vide ne change pas quelles que soient les versions et la dimension des jantes : 18 » sur la série Edition 30, contre 16 » sur le Beach TDI 150 et TSI 150. La compensation se fait par la hauteur du flanc du pneu (taille basse de 45 sur l’Edition 30 et 65 sur le Beach).
Modeles / Equipement | VW California Beach | VW California Coast | VW California Edition 30 | VW California Ocean |
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Prix 2017, (à partir de) | 47 420 € 2,0 l TDI 150 | 56 820 € 2,0 l TDI 150 | 64 070 € 2,0 l TDI 150 | 63 520 € 2,0 l TDI 150 |
Boite de vitesses DSG 7 | Option | Option | De série | Option |
Commande du toit levable | Manuelle | Electrique | Electrique | Electrique |
Meuble cuisine | Non | Oui | Oui | Oui |
Banquette coulissante | 2 places (3 en option gratuite) | 2 places | 2 places | 2 places |
Prises 230 V | Option | De série | De série | De série |
Systeme de navigation | Option | Option | Option | De série |
Quel est le concept ?
Héritier direct du légendaire Westfalia Joker, le California apparaît en 1988, sur T3, c’est-à-dire la troisième génération du VW Transporter (T3), sur lequel le moteur refroidi par air se situe à l’arrière.
La transformation intérieure, simple et fonctionnelle sur les premières versions, est confiée à Westfalia, l’aménageur historique et partenaire privilégié de VW jusqu’en 2004, date à laquelle le constructeur auto reprend totalement la main sur le California. Aujourd’hui, le célèbre van est d’abord produit à l’usine de Hanovre-Stöcken, comme l’ensemble des Transporter, puis terminé dans l’unité spécialisée de Limmer, où il reçoit la structure de toit, les placards, la kitchenette, la banquette et l’ensemble des autres équipements de loisirs.
Il se vend aujourd’hui 16 000 California en Europe, dont 600 en France. Ces chiffres en font le leader des fourgons à toit relevable.
Sujet de discussion et point d’attaque de la concurrence, les délais de livraison du VW California s’échelonnent généralement entre six et douze mois…
C’est assez surprenant, mais la configuration du California n’a pas beaucoup évolué au fil du temps et s’appuie toujours sur un mobilier fixe disposé dans la longueur du véhicule, le long de la paroi gauche. Cet ensemble comprend des rangements, penderie et placards, et une petite cuisine tout équipée avec réfrigérateur, évier et un réchaud deux feux raccordés à une bouteille de gaz de 2,8 kg. Une table intérieure sur glissière et une banquette 2 places convertible et coulissante complètent le tableau.
Le toit aluminium se soulève, manuellement sur le Beach, électriquement sur les autres versions, et abrite une chambre haute munie d’un classique sommier à lattes en bois de 200 x 120 cm et d’une mousse de faible épaisseur. Sur le couchage bas, obtenu après transformation de la banquette, on ajoutera en option un sur-matelas confort, fortement recommandé.
L’optimisation des espaces passe par le choix d’un mobilier fin, léger et rigide, réalisé en sandwich d’aluminium avec un noyau minéral, de type Alucobond. L’absence d’isolation, pleinement assumée par VW, permet aussi de gagner du volume intérieur, selon le constructeur…
Loin d’être totalement irréprochable, le VW California soulève encore des remarques, sinon des critiques.
→ Manipulation du hayon, très encombrant et lourd. La difficile compression des vérins étant justifiée par l’installation possible en post équipement d’un porte-vélos sur le hayon. En revanche, pas de fermeture électrique en option, à l’inverse du Multivan et de la Caravelle.
→ Aucune isolation de la carrosserie. La puissance du chauffage stationnaire, de série sur toutes les versions, à l’exception du Beach, compense très largement cette lacune. Sur le Beach, l’option chauffage est fortement conseillée. En plus d’être un avantage à l’usage, c’est un atout très fort à la revente.
→ Banquette arrière plane sans maintien lombaire ni accoudoir central. Pour les passagers, ça balance un peu dans les virages.
→ 4 places CG de série sur les versions loisirs et 5 pour le Beach en option gratuite avec banquette AR 3 places. Avec le Beach, on peut même pousser jusqu’à sept places, avec deux fauteuils passagers supplémentaires. Les versions 4 Motion restent en 4 places CG, y compris sur le Beach.
→ Volume d’eau propre de 30 L (pas forcément une contrainte le temps d’un week-end, mais plus gênant au-delà.) Et n’espérez pas trouver de l’eau chaude au robinet de la cuisine ou de la douchette extérieure. Ce n’est pas forcément une priorité par les clients qui font chauffer de l’eau sur le réchaud en cas de besoin.
→ Aucune personnalisation de l’ambiance intérieure. La couleur du mobilier varie selon les niveaux de finitions (et donc le prix) : imitation bois blanc pour la finition Coast et Edition, bois sombre pour l’Océan. En revanche, très large palette de couleurs de carrosseries, parmi des peintures métallisées, nacrées ou bicolores.
→ Fragilité. Le VW California n’est pas exempt de reproches. Ce qui est le plus souvent mis en avant, c’est la fragilité de la petite quincaillerie, à l’image des stores, des charnières, la faiblesse de la coupelle de remplissage de l’eau propre ou l’évacuation inefficace de l’évier… Les évolutions successives corrigent le tir, notamment sur le système de verrouillage du volet de pare-brise (des clapets remplacent les aimants) ou l’ouverture des abattants réchaud / évier, ou du couvercle du réfrigérateur.
→ Toit électrique. Généralisation du toit électrique relevable sur les versions Coast, Ocean et Edition 30. Certains le regrettent et n’accordent qu’une confiance mesurée au mécanisme de motopompe hydraulique électrique sur le long terme. Dans la mesure où le toit peut supporter 50 kg de charge (coffre ou porte-vélos sur barre de toit), VW justifie son choix du tout électrique.
→ VP/VASP. Dans sa version première, le Beach est redevable du bonus écologique, dans la mesure où il est homologué en VP et non en VASP. Le surcout n’est pas neutre.
CONCLUSION
C’est vrai, au regard du prix du California, on peut raisonnablement se poser la question : n’est-ce pas trop cher payé tout de même ? Le prix ne nous met pas forcément à l’abri des petits tracas et soucis techniques que connait le California, considéré comme un véhicule assez fragile. Les loueurs ne s’en cachent pas. Il faut en prendre soin.
Avec ses quatre places carte grise, il se montre pour le moins décalé par rapport aux besoins des familles qui veulent transporter toute la tribu ou accessoirement les copains des enfants lors des sorties sportives. La cinquième place CG, en option à la commande, prend la forme d’un siège complémentaire et démontable en 2ième rang, derrière la cabine. Dans ce cas, Il faut repousser d’autant la banquette et retirer la plateforme arrière du lit si l’on veut profiter d’un maximum d’espace pour les jambes. Notez encore que ce siège additionnel, peu commode à manipuler, car assez lourd, interdit aussi la transformation du couchage bas… Il faut le démonter au préalable. On le voit, ce n’est pas la panacée.
La seule solution acceptable, c’est de passer sur le California Beach, de conception plus simple (pas de cuisine et toit pop- up manuel), disponible en 5 places CG sur demande et sans supplément de prix. Attention, tout de même, c’est un VP !
Quoi qu’il en soit, le VW California reste tout de même une très belle référence, même si tout n’est pas parfait. On ne saurait lui opposer uniquement des arguments rationnels, tant la dimension affective compte beaucoup dans la décision d’achat de ce véhicule, chic, malin, porteur d’images et de sens. Le prix de vente lui donne un caractère très exclusif qui renforce sa valeur de revente… Le cercle vertueux. Rien ne semble pouvoir entamer le capital sympathie qui l’entoure.
QUI SONT LES CONCURRENTS DU VW CALIFORNIA ?
Les concurrents, ils sont très nombreux. Nous en avons retenu trois en raison de leur conception sur VW et leur banquette coulissante.
Westfalia KEPLER ONE
Commercialisé à partir de 2016, le Westfalia Kepler One fait légèrement mieux que le VW California, dans un format de fourgon, il est vrai, supérieur : 5,30 m, contre 4,89 m. Le flanc gauche étant libéré de la cuisine, contrairement au plan classique du California, le Kepler One dégage un espace de vie pour le moins inhabituel et plutôt sympathique.
Pas de banquette coulissante sur le Kepler One, mais un espace propreté composé d’un WC fixe à cassette et d’un bac à douche dans le plancher. Là encore, c’est une disposition rare sur un aménagement VW T6. Le volume d’eau (50 L) et la capacité du réfrigérateur à compression (51 L) sont aussi plus favorables sur le Kepler One. Comptez près de 55.000€ pour une version tout équipée en TDI 150.
(+) Grand salon pour 5 personnes
(+) WC fixe
(-) 4 places CG
(-) Pas de véritable coffre
REIMO Triostyle
Disponible en version courte (4,89m) ou longue (5,29m), en cinq ou six places CG, ce modèle Reimo Triostyle pourrait faire douter n’importe quel partisan acharné du VW California ! Son argument central, il le tient de sa banquette coulissante 3 places, à laquelle est bridé le support pivotant d’une table multipostions très pratique. En somme, elle suit le mouvement de la banquette ! Notez encore les très belles finitions intérieures, des détails inédits (réservoirs d’eau amovibles qui facilitent le remplissage) et le toit relevable manuel. La configuration du modèle se fait par l’intermédiaire du site internet : www.ecocampers.fr. Prévoyez un budget de 57 000 € sur une base de VW TDI 150.
(+) De 5 à 6 places CG
(+) Espace modulable avec la banquette coulissante
(+) Pas de réservoir d’eau sous plancher
(-) Position basse du réfrigérateur
LANDO Adelaïde
L’aménageur narbonnais oppose au célèbre fourgon venu d’outre-Rhin son modèle Adelaïde, décliné aussi bien sur Renault Trafic, dans une version économique, que sur VW T6. Lando pousse la comparaison jusqu’à développer un mobilier réalisé dans un matériau comparable à celui du California en sandwich d’aluminium de 6 mm d’épaisseur. Léger et résistant, il permet des cintrages et des formes très pures impossibles à réaliser avec le bois. Avec la banquette coulissante 3 places, le Lando Adelaïde surclasse même le California. Et côté prix, il n’y a pas photo ! L’Adelaïde se commercialise à partir de 48 900 € en VW 150 ch.
(+) Mobilier aluminium aux finitions impeccables
(+) Banquette coulissante
(+) 5 places CG
(+) Prix compétitif (moins de 50 000 €)
(-) Abattant unique pour le combiné réchaud/évier
(-) Table intérieure encombrante