Ce n’est pas une autorisation de surcharge
Étant entendu que cette mesure ne sera pas rétroactive, elle s’appliquera aux seuls véhicules neufs répondant à des exigences techniques. De la même manière, il ne s’agira pas d’une autorisation de surcharge allant jusqu’à 4250 kg pour les fourgons en circulation dont le PTAC serait de 3500 kg.
Reste à savoir comment les choses vont se passer concrètement. Interrogé par un parlementaire, le gouvernement a fixé le cadre des orientations dans une réponse écrite. Sans surprise, elles rejoignent la position modérée que la France avait adopté lors des discussions entourant la nouvelle directive.
Un risque réel
« La conduite d’un véhicule de plus de 4 tonnes n’est pas équivalente à celle d’un véhicule léger. Elle nécessite une maîtrise particulière des gabarits, une vigilance accrue sur les distances de freinage, la stabilité du véhicule, ou encore les conditions de manœuvre sur des infrastructures parfois inadaptées. Par ailleurs, les données d’accidentalité démontrent de manière constante que le poids et la taille des véhicules sont des facteurs aggravants en cas de collision. Dans ce contexte, permettre la conduite de véhicules plus lourds sans encadrement supplémentaire, ni exigence de formation spécifique, représenterait un risque réel, en particulier pour les conducteurs les moins expérimentés ou ceux qui n’ont pas l’habitude de manier de tels véhicules. »

Visite médicale ou auto-évaluation ?
La directive européenne, qui donnera lieu à une transposition dans le droit français dans les prochaines années, entre 2026 et 2028, ouvre deux conditions possibles à la conduite d’un camping-car poids lourd (4250 kg) avec le permis B : la mise en place d’une formation et/ou la réussite « d’une épreuve de contrôle des aptitudes et des comportements ». Reste à savoir qui réalise cette épreuve de contrôle, car la directive, dans son article 11, ouvre la porte à une auto-évaluation, beaucoup moins contraignante. Cette solution emporte naturellement la préférence des constructeurs des camping-cars qui plaident en sa faveur.
Les camping-caristes profitent déjà de règles avantageuses, au travers d’une version simplifiée du permis C1 code 97, à destination des conducteurs non professionnels, autorisés à conduire d’un véhicule non affecté au transport de marchandises (camping-car) dont le PTAC est compris entre 3500 et 7500 kg. Par exemple, ils n’ont pas à connaitre les règles régissant le transport de marchandises. Attention, ne pas confondre avec la mention B79 réservée aux titulaires d’un permis B obtenu avant le 20 janvier 1975. Elle ouvre droit à la conduite d’un PL sans contrepartie…
Méconnu ou trop contraignant, ce permis C1 n’a pas connu le succès escompté. Qu’en sera-t-il du futur permis B « étendu à 4250 kg » ? En simplifiant l’accès à une nouvelle classe de camping-car, sans repasser le code de la route, contrairement au permis C1, il pourrait ouvrir de belles perspectives. À suivre.






