La marque Campérêve endosse sans rougir le maillot jaune de leader du marché. Alors qu’elle fête cette année ses 45 ans (1978-2023), elle enregistre de très bons résultats et grimpe sur la plus haute marche du podium en nombre d’immatriculations au terme de la saison 2022 / 2023. Mieux, elle creuse l’écart avec ses concurrents directs.
Un bond spectaculaire
Évidemment, la lecture des résultats doit se faire avec précaution, car les constructeurs sont confrontés à des fortunes diverses : un défaut d’approvisionnement et toute la machine de production se grippe. C’est la situation à laquelle le Groupe Trigano a été exposé cette année avec une pénurie de faisceaux électriques.
Malgré les écueils rencontrés, Campérêve réalise une saison 2022/2023 historique. À quelques dizaines d’unités près, elle bute sur la barre symbolique des 1000 unités immatriculés. Un score sans précédent qu’il convient de mettre en perspective. Lors du rachat en 2009 par le Groupe Rapido, le spécialiste Campérêve, ébranlé par la crise, immatriculait une soixantaine de véhicules… En 15 ans, le bond est spectaculaire.
Compte tenu de la dynamique engagée, Campérêve devrait franchir les 1000 immatriculations sur les douze derniers moins avant la fin de l’année et accroitre encore sa progression. À fin septembre, les relevés indiquaient 981 unités.
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Comment expliquer la forte progression de Campérêve sur la saison (+30%) ?
« Nous avons enfin livré ce que nous avions vendus depuis longtemps, se félicite Pierre Terroitin, en charge du commerce en France et en Suisse. En somme, nous avons profité d’un double effet cumulé : un rattrapage d’immatriculation associé à des ventes au beau fixe dès que nous avons pu remettre des véhicules en concession. Tout cela se traduit dans les chiffres. »
La bonne santé des constructeurs dépend pour beaucoup des livraisons de châssis. Sur ce point, Nicolas Rousseau, le patron de Rapido, note une amélioration bénéfique : « Depuis le début de l’année, la remontée des livraisons Fiat nous a aidés à atteindre ces bons résultats, car Campérêve ne produit pas de stock, mais uniquement des commandes. »
La demande reste robuste, malgré la hausse des prix qui ne serait pas linéaire, selon Pierre Terroitin. « Les prix ont augmenté partout, c’est clair, mais pas dans les mêmes proportions entre les marques d’entrée de gamme et les autres. En somme, l’écart se réduit. La bascule vers Campérêve devient plus facile, surtout au regard des finitions et du niveau de prestations de nos véhicules. »
Un catalogue resserré
Incontestablement, les voyants sont au vert pour Campérêve, dont le catalogue resserré à 10 modèles couvre tous les segments du marché – du monospace de loisirs jusqu’au grand fourgon H3. « Nous avons des véhicules spécifiques qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Je pense notamment au Camper Van XL, qui tire les ventes avec son toit panoramique en verre et son lit de plafond électrique sur Peugeot Boxer H3 (2,88m de haut). Tous ces développements donnant lieu à des brevets nous ont pris du temps, mais ils font la différence » poursuit Nicolas Rousseau.
Campérêve peut aussi s’appuyer sur une ambiance intérieure « Natural » très largement plébiscitée par les clients. « Elle participe grandement à notre succès », reconnait Pierre Terroitin.
La différence se joue aussi en interne pour Nicolas Rousseau, le patron de Rapido. « Des liens de confiance et de solidarité unissent les équipes Campérêve, entre la production et les bureaux. Il existe un vrai sentiment d’appartenance et un amour du produit. C’est aussi la raison du succès ».
Encore des surprises à venir
Compte tenu des retards accumulés sur les saisons précédentes, Campérêve continue à livrer des modèles 2023 jusqu’à la fin de l’année. La production des campervans 2024 ne commencera réellement qu’à partir de janvier. Si elle est plus courte, la saison sera néanmoins riche en surprises, promet la marque.
