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Le nombre (très) croissant de vans et de fourgons qui sillonnent les routes d’Europe n’est pas sans soulever de vraies questions quant au problème du stationnement. Les interdictions et autres barres de hauteur fleurissent tandis que les zones autorisées se retrouvent souvent surchargées et parfois dégradées par des occupants peu respectueux. Dans ces conditions, comment partir en roadtrip en étant assuré de profiter de belles étapes sur des spots naturels préservés ? C’est ce que promet Evazion, une nouvelle formule de stationnement lancée au printemps 2022 par Philippe Lemmens et Olivier Verbeke.

Olivier Verbeke, fondateur d’Evazion, est un vanlifer aguerri et passionné.

Via une appli directement accessible depuis le site evazion.co, il est possible de réserver des nuitées à l’unité ou des roadtrips de 4, 6 ou 9 nuits sur des terrains privés non habités qui revendiquent un caractère “d’exception”. Une soixantaine d’adresses sont déjà disponibles dans cinq régions : Bretagne, Normandie, Méditerranée, Portugal et… Belgique. Car oui, Evazion est une start-up belge. Pour en savoir plus, nous nous sommes entretenus avec Olivier Verbeke.


• Les formules de stationnement à destination des véhicules de loisirs se multiplient. Qu’apportez-vous de nouveau avec Evazion ?

“Avec Evazion, nous souhaitons garantir des étapes d’exception en pleine nature. Il ne s’agit pas de dormir chez l’habitant. Nous effectuons un vrai travail de recherche pour sélectionner des terrains privés non constructibles qui bénéficient d’une situation privilégiée. Certains se trouvent juste au bord de la mer ou d’une pièce d’eau, d’autres bénéficient d’une vue magnifique, etc. Pour chaque spot, nous proposons également un certain nombre d’activités, de balades et de points d’intérêt à proximité immédiate.

Pour des questions d’accessibilité à nos terrains, notre offre est réservée aux vans et aux fourgons. Nous n’acceptons pas plus de deux véhicules simultanément et pour deux nuits maximum dans le but de protéger la dimension sauvage des lieux et de favoriser la mobilité et la découverte du terroir (NDLR, le site evazion.co mentionne quant à lui trois véhicules et trois nuits maximum).

Evazion a aussi vocation à créer une communauté de partage et d’entraide. Lorsqu’il réserve un spot, le voyageur a la possibilité d’intégrer un groupe WhatsApp qui réunit les propriétaires, les autres voyageurs et l’ambassadeur Evazion de la région dans laquelle il se trouve.”

La plage à deux pas, le bruit des vagues, personne aux alentours… Ce spot est un peu le Graal du vanlifer breton.

• Sur votre site, vous avez publié un manifeste. En quelques mots, quels sont les engagements et les valeurs que défend Evazion ?

“Evazion prône un tourisme responsable qui préserve la nature et l’environnement. Nous envisageons le voyageur comme un gardien des territoires. En réservant un spot, il signe une charte à travers laquelle il s’engage à respecter les dispositions définies par le propriétaire, ne pas laisser de trace de son passage, contribuer à l’économie locale, etc.
Nous ne cherchons pas à démultiplier le nombre de terrains disponibles à tout prix. Nous préférons nous concentrer sur le maintien du niveau de qualité de nos spots et faire grandir l’offre raisonnablement pour garantir un bon taux d’occupation aux propriétaires.

Dans chaque région, un ambassadeur local est en charge de 25 spots en moyenne. Il est l’interlocuteur privilégié des propriétaires et des voyageurs présents sur place. Il anime la communauté et s’assure du bon entretien des terrains.

Sur un spot Evazion, vous partagerez les lieux avec un autre véhicule au maximum. Par contre, aucune limite n’est mentionnée quant aux troupeaux.

• Une nuitée Evazion est facturée 36 €, sans fourniture de services type eau ou électricité. Pouvez-vous nous expliquer ce tarif, qui peut paraître élevé au regard des autres offres ?

Pour nous, c’est le juste prix de l’exceptionnel et de l’immersion complète dans une zone naturelle préservée. À titre de comparaison, une nuit en camping – donc en hébergement collectif – c’est autour de 25 € en France, 45 € dans les Dolomites en Italie ou même 70 € en Zélande aux Pays-Bas ! Par ailleurs, notre tarif est fixe. Vous pouvez être quatre et planter une tente d’appoint à côté, il n’augmente pas.

Enfin, il nous semble important que chacun des acteurs de cette offre soit rémunéré de manière juste. Ainsi, 40 % des revenus sont destinés aux propriétaires des terrains et 20 % reviennent aux ambassadeurs locaux.”

Sur ce spot, discrétion assurée et mer à proximité.

• Neuf mois après le lancement d’Evazion, vous avez encore de nombreux projets à mettre en œuvre. Pouvez-vous nous en dire plus sur les perspectives de développement d’Evazion ?

“Notre objectif est de proposer quarante à soixante spots supplémentaires dans cinq ou six nouvelles régions d’ici le printemps 2023. Parmi elles, il y aura l’Alsace, Rhône-Alpes, les Pyrénées et l’Aquitaine. L’Angleterre aussi, peut-être.

Toujours au printemps 2023, nous devrions tester le premier “Village Evazion” à destination des digital nomads, probablement en Normandie. Sur des terrains de 2 à 3 ha, nous souhaitons pouvoir accueillir entre 15 et 20 véhicules avec un espace de coworking sous forme de structure légère, une cuisine communautaire, des sanitaires, etc. Plusieurs propriétaires sont déjà prêts à nous suivre dans ce projet.

Nous venons également de conclure un partenariat avec le loueur Blacksheep qui partagent les mêmes valeurs qu’Evazion. Le but étant de pouvoir proposer des offres croisées entre location de véhicule et réservation d’emplacement.

De manière plus générale, nous sommes en réflexion pour faire évoluer le statut d’Evazion vers quelque chose de plus coopératif, autour des principes de gouvernance décentralisée et de partage de la valeur générée. Nous étudions également la possibilité d’acheter nos propres terrains non constructibles pour les proposer en tant qu’étape Evazion.”

Dans le Calvados, réveil au cœur d’un verger avec vue sur la vallée.
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