Est-ce bien raisonnable de faire le tour du monde au volant d’un Combi Volkswagen de 1971 ? Johanna et Florian, deux angevins – pas encore trente ans – répondent oui sans hésiter. Courant mai, ils s’élanceront dans un périple d’un an à bord d’un Combi VW T2.
Un voyage qui se veut d’abord citoyen, comme le résument Johanna et Florian sur leur site : « Notre projet consiste à rallier un maximum d’écoles pour distribuer des fournitures scolaires ou sportives et contribuer à la construction ou la rénovation de bâtiments servant à accueillir les écoliers. Nous mûrissons ce tour du monde depuis des années, mais nous n’imaginions pas le réaliser sans but et sans partage. »
« Ma première voiture était une Cox… »
Mais alors, pourquoi avoir choisi un Combi d’époque pour réaliser ce grand voyage ? « Nous sommes passionnés de véhicules VW, précise d’emblée Florian. Ma première voiture, à 17 ans, était une Coccinelle, que j’ai entièrement retapé et conservé jusqu’à aujourd’hui. Nous avons eu également un T1, puis un T2b à toit haut. Depuis août dernier, nous roulons désormais dans un T2a de 1971, avec l’aménagement et toit relevable Westfalia d’origine. Un véhicule qui a beaucoup de charme et ne laisse pas insensible sur la route… Nous l’avons acheté 17 000€ alors qu’il venait d’être refait à neuf et le moteur 1600 cc avait seulement 50km au compteur », poursuit Florian, qui a appris la mécanique via Internet et notamment le forum spécialisé VW Flat4Ever.
Avec ce Combi, le couple a déjà rallié l’île de Beauté et parcouru 2000 km environ. « Nous sommes tombés en rade au milieu d’un col, raconte Florian. Mais, heureusement, dans le village d’à côté, nous avons fait la rencontre d’un serveur qui possédait lui aussi un Combi et a pu nous dépanner ».
Un stock de pièces de rechange
En Combi T2, les pépins mécaniques font parti du voyage. « On sait pertinemment qu’on tombera en panne, évacue le jeune homme, dans un grand sourire. Nous emportons avec nous un stock de pièces de rechange et prévoyons d’anticiper certaines pannes liées à l’usure des pièces. Mais si nous cassons l’embrayage, nous n’aurons pas d’autre choix que de trouver un garage avec l’outillage pour le réparer », concède-t-il. Aussi, nous avons déjà repéré sur notre route les magasins susceptibles de pouvoir nous fournir certaines pièces que nous n’aurions pas en stock ».
Pour Florian, les faiblesses du T2 sont bien identifiées. Il gardera un œil attentif sur les réglages du carburateur et de l’allumage et, dans les régions poussiéreuses, sur le filtre à air à bain d’huile, « qui s’encrasse rapidement » . Le couple pourra aussi compter sur le soutien de l’entreprise Eco Campers, qui aménage en France les vans Reimo sur VW et distribue les équipements du groupe allemand. « Grâce à leur réseau de magasins bien implantés partout dans le monde, ils seront en mesure de nous fournir des pièces très rapidement, détaille Florian. Nous profiterons aussi de quelques accessoires de confort comme la douche solaire, l’auvent ou encore un ensemble de vaisselles. »
Un périple sur 4 continents
Aujourd’hui, il ne reste plus qu’au couple qu’à larguer les amarres. Florian – le passionné de cinéma – a quitté en février son boulot de projectionniste à Angers pour se consacrer à plein temps au projet, tandis que Johanna vient de démissionner de son poste d’assistante administrative à Brissac-Quincé. Le tracé du périple est d’ores et déjà fixé dans les grandes lignes. « Nous avons essayé de programmer notre itinéraire en fonction des saisons pour éviter au maximum de voyager en hiver », expliquent-ils, redoutant notamment le terrible hiver russe.
Dans le détail, Johanna et Florian devraient d’abord traverser l’Europe de l’Est, la Russie et la Mongolie. Et pendant que leur véhicule voyagera en conteneur de Vladivostok (Russie) à Valparaiso (Chili), ils s’envoleront vers l’Australie pour un road-trip d’un mois à bord d’un van loué sur place. Le couple rejoindra ensuite le Chili, redescendra vers la ville la plus australe du monde, Ushuaïa, avant de remonter vers le Canada et les Etats-Unis. Un roadtrip qui les conduira aux quatre coins du globe, sauf en Afrique. « Pour des raisons liées au climat politique actuel », justifie le couple. Enthousiastes, Florian et Johanna ont prévu de revenir d’ici un an environ. Avec le Combi ? « C’est le but ! », jurent-ils en cœur. A condition bien sûr que le véhicule supporte les milliers de kilomètres de cette grande boucle.
Pour suivre les aventures de Johanna et Florian : recre-o-tour-du-monde.com